Reverend Beat Man and The New Wave - "blues trash" (2018)

Après avoir fêté dignement les 30 ans d'activité de The Monsters avec "M" Le Révérend Beat Man est de retour en solo, accompagné d'un backing band formé pour l'occasion, The New Wave. On y retrouve Nicole Izobel Garcia, avec qui il tourne régulièrement en mode duo, le multi-instrumentiste Resli Burri (The Dead Brothers), l'accordéoniste Mario Batkovic (auteur d'un excellent album éponyme l'année dernière) et le batteur de jazz suisse Julien Sartorius. Le Révérend a lancé un défi à ses musiciens puisqu'ils avaient uniquement deux prises pour mettre en boite les morceaux que Beat-Man leur avait interprété une seule fois, seul avec sa guitare et sa voix gutturale.

L'album s'intitule "blues trash" et pourtant on ne retrouve qu'une poignée de titres de rock'n'blues primitif auquel le Révérend nous a habitué ("I have enough", "I'm not gonna tell you", "if I knew"). Ce disque est son plus éclectique jusqu'à présent, notamment grâce à la variété des instruments utilisés (saxophone, accordéon, scie musicale, harmonium...). On y retrouve des downtempo mortuaires ("today is a beautiful day", "then we all gonna die", "love is simply a dream"), des influences gypsy ("I'll do it for you"), du blues poisseux ("the white wolf is back in town") une ballade hispanisante chantée avec Nicole Izobel Garcia ("but I love you"), un titre presque pop ("you are on top") ou encore une surprenante reprise du groupe electro-goth Unheilig ("lass uns liebe machen") chantée en allemand. Le disque est d'ailleurs sorti dans une édition limitée, contenant une version intégralement chantée en suisse-allemand, toute aussi indispensable.

Au final "blues trash" est peut être le disque le plus lugubre du Révérend Beat Man mais surtout l'un des plus réussis.