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Alternative Radio

King Crimson - islands (1971)

Lorsque l'on évoque la bande à Robert Fripp, "in the court of crimson king" est tout de suite cité comme référence. Viennent ensuite "red" et "larks' tongues in aspic". Loin de moi l'idée de rabaisser ces classiques, mais si il y a bien un disque du roi cramoisi qui me tient particulièrement à coeur et qui est sous estimé, c'est "Islands". Ce dernier est leur quatrième album et marque en quelque sorte une rupture. En effet, entre "lizard", sorti un plus tôt, et celui ci, le groupe a été complètement remanié, à l'exception Mel Collin (flûte, saxophone) et du parolier Peter Sinfield, auteur des textes pour la dernière fois.

On reconnaît tout de même sans problème le style inimitable façonné par Fripp sur les trois précédents opus mais "islands" se veut plus introverti et approfondi les expériences free jazz, psychédéliques et les atmosphères proche de la musique de chambre. Fripp s'est d'ailleurs plus investi dans la composition que dans l'interprétation. Son mellotron et sa guitare sont en effet nettement moins présents qu'auparavant. C'est aussi sûrement leur disque le moins agressif et le plus space.

"Formentera lady" ouvre le bal au son du violoncelle suivit par une flûte envoûtante et une mélodie douce et mélancolique. Cette relative ambiance apaisante va être perturbée à partir de la septième minute par l'apparition crescendo de sonorités étranges annonçant "sailor's tale" qui nous emmène dans un tourbillon psychédélique mémorable avant de subir les assauts de la grosse rythmique cuivrée de "the letters" et des dérives free du saxophone.

"ladies of the road" se veut un blues poisseux entrecoupé d'harmonies vocales à la Beatles. Viennent ensuite le majestueux "prelude : song of the gulls", inspiré de la musique classique, puis l'épique "islands", très épuré, avec le piano en avant et tout juste relevé par un sax déviant en fin de plage. Ce morceau, pièce maîtresse du disque, clôt le disque en apothéose.

Esotérique et subtil, "Islands" est un disque du King Crimson à (re)découvrir absolument et qui peut être une délicieuse porte d'entrée à l'univers complexe du projet de Robert Fripp.

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